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Les Aventures de Super Raton

Périgrinations d'une prof de FLE

Dédale de guichets sous un ciel gris-blanc

La Chine est un dédale de guichets sous un ciel gris-blanc. C'est ainsi dans tous les bâtiments où l'on peut être amené à faire la queue. Ainsi, au mois d'avril, je me suis rendue à l'hôpital n°8 avec M. Qin, qui travaille dans mon département, et Sylvie, une de mes étudiantes (zélée celle-ci), parce que M. Qin est un crack de l'administration mais ne parle pas un mot de français.

A l'entrée, on commence par s'enregistrer : nom, prénom, numéro de téléphone, allergies connues. Puis on passe à un guichet à l'anglaise, où un bonhomme caché derrière une vitre et parlant via un micro demande un premier règlement de 11,5 yuan (prononcer "üen") et se sert de la fiche de renseignements pour créer une carte magnétique qui évitera l'enregistrement les fois prochaines. Une fois armé du laisser-passer pour la consultation, on monte à l 'étage des consultations généralistes où l'on attend dans une grande salle, agrémentée de rangées de chaises tandis que deux écrans, devant deux couloirs au fond de la salle, font défiler les noms et numéros des patients, c'est comme ça que l'on sait dans quel couloir s'avancer.

En attendant, on a bien rigolé quand mes informations se sont affichées : me voilà "366 cle" (les Chinois ne sont pas très bons avec les noms occidentaux et mon étudiante avait oublié que j'ai un nom de famille). Enfin, nous voilà dans le couloir de droite à attendre de nouveau avant de voir le médecin.

La petite Sylvie qui était avec moi avait tout prévu, elle m'avait posé plein de questions à l'aide de son dictionnaire, très bonne anticipation de sa part ! J'étais donc assise sur un tabouret à côté du médecin, la tête dans le gaz après trois jours de fièvre et de maux de tête à regarder trois personnes parler de mon cas en chinois et me regardant de temps en temps l'air fort concerné.

Le médecin a écouté mon coeur, mes poumons (au travers d'un pull et de deux débardeurs, trop fort le mec) et m'a proposé une radio des poumons. J'ai trouvé que c'était peut-être un peu poussé pour ce qui n'était certainement qu'une bronchite mais j'ai quand même eu droit à la prise de sang dont les Chinois sont très friands.
Nous ressortons donc : petit ticket, troisième guichet, 20 yuan, encore un étage.

Nous voilà arrivés dans une autre salle, comme la première, avec des rangées de chaises et des guichets. Une fois qu'un guichet s'est libéré, je me suis avancée vers une dame qui m'a demandé de dénuder mon bras et a voulu me piquer ... sur le coté du coude dans la veine qui est visible sur l'avant bras.

Comme je sentais venir la connerie (ça faisait bien 15 secondes qu'elle tapait dessus pour pouvoir piquer ma pov' veine), je lui montrais bêtement celle du creux du coude qu'on voit bien mais elle était butée... (résultats j'ai gardé un gros bleu violet moche pendant plus d'une semaine). Une fois l'affaire finie, elle m'a envoyée me rasseoir avec un pov'coton, pas un pansement, pas un mot doux, rien !

Et c'était reparti pour une attente de 30 minutes pour les résultats.

Sylvie me faisait la causette, tandis que M. Qin (aussi surnommé Capt. Bien-être) me faisait signe de bien remettre ma veste et mon écharpe.
 Une demie heure plus tard, Sylvie est partie vers une borne avec le petit ticket que lui avait donné la piqueuse pour avoir les résultats. Visiblement, ça ne devait pas très bien fonctionner, puisque qu'elle et M. Qin ont dû se diriger vers un autre guichet.

Enfin les résultats tombent, on redescend d'un étage on retrouve le médecin. Celui-ci me fait un sourire débile les deux pouces levés pour me dire que "hmmm good", j'en déduis alors que mes résultats sont bons et mon étudiante me traduit qu'il faut que je me repose et boive de l'eau chaude. Alors là je demande quand même s'il va me donner autre chose parce que bon, ça faisait deux semaines que je me reposais, que je buvais de l'eau chaude, que ça marchait pas du feu de dieu et qu'il y en avait marre un peu. Le médecin fini par me faire mon ordonnance, on se dit au revoir et on redescend pour retrouver quoi ?

Bingo ! L'entrée de l'hopital avec des chaises et des guichets. Nous avons donc fait la queue pour payer les médicaments (60 yuan) puis nous sommes dirigés vers un autre guichet afin de les obtenir. Et là c'était la grosse marade pour que Sylvie m'explique la posologie.

 

Donc voilà, de l'attente, des guichets, that's China for ya ^^

Etrangement, ça semble plus efficace qu'en France puisqu'au final, on a attendu moins longtemps que dans les hôpitaux français et ç'a l'air mieux organisé tout de même. Si vous faites le compte ça coûte aussi relativement moins cher.

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N
La France conserve la première place mondiale en termes pour la qualité de son système de santé, ceci dit, jeune fille...<br /> <br /> C'est plutôt inquiétant une prise de sang pour un simple coup de froid...
Répondre
S
Attention, je trouve le système pas trop mal, parce qu'on attend pas trop, je n'ai pas parlé de qualité du service. <br /> Il faut savoir que les Chinois, même lorsqu'ils pratiquent la médecine &quot;occidentale&quot;, restent des maniaques du fluide. Donc pour le moindre coup de froid, il y a prise de sang ; et pour la moindre fatigue, c'est perfusion. Nous avons dans notre programme un élève anorexique et une qui fait beaucoup de régimes aussi. Ils sont très souvent fatigués. Tu crois que les médecins leur diraient de manger correctement et de limiter les laxatifs ? Eh bah non ! Ils les font venir tous les midis pendant quatre jours pour des perfusions ...